Ce n'était pas de l'inquiétude que dû réprimer Sinéad ce matin, contrairement à la plupart des habitants, mais un véritable fou rire qui menaçait de la prendre d'un instant à l'autre. Allons bon, les gens étaient encore étonnés de voir le mal côtoyer leurs vies soit disant paisibles ? Qu'ils étaient naïfs...
Ce matin là comme tout le monde, la blonde était venue prendre son petit déjeuner : un chocolat chaud (le café était d'une amertume rebutante, et le thé simplement de l'eau chaude mélangée à des feuilles à ses yeux) et deux pancakes. Son frère était déjà passé prendre son café, et s'ils ne s'étaient pas salués en se croisant, nul doute qu'elle passerait le voir une fois tout ça finit. Elle aurait du travail à faire, ça ne lui faisait aucun doute, et elle devrait passer par lui pour qu'il mette en route le réseau.
Ceci dit, elle ne perdait pas une miette de ce qu'il était en train de se passer en ce moment même. Affrontement de regard, paroles cinglantes... Que de civilités inutiles quand la discrétion rendait un travail bien plus simple. Rien ne valait le silence du fil d'une lame et de la courbure d'un corps qui se tord.
Mais après tout elle n'était pas la vilaine, et elle ne décidait pas des méthodes des autres.
Surtout quand elle ignorait tout des objectifs de la nouvelle méchante qui venait d'apparaître. Elle déguisa son sourire derrière la coupe de chocolat qu'elle termina discrètement, tout en écoutant toujours.
Oh.
Ca, elle ne l'avait pas vu venir.
Haussement de sourcil, l'oiseau blond prend son envol vers son front sans jamais décoller réellement.

Sa boisson terminée, la révélation tout juste dévoilée, voilà Sinéad qui se lève dans le silence qui accable soudainement tous les habitants, et c'est sans réelle inquiétude qu'elle s'avance vers le comptoir. Elle ne se soucis pas de savoir ce qu'il se dit encore ou ce qu'il se dira après, sort dix dollars de la poche de son manteau dont la ceinture est nouée autour de sa taille marquée. Elle n'hésita pas une seconde à tendre le bras entre les deux sorcières qui se faisaient face, poser le billet sur le comptoir sans plus s'inquiéter de ce qu'il venait de se produire, pas plus qu'elle se souciait de voir leur cher Mr. Gold du côté de la nouvelle.
Elle n'accorda pas un regard à Régina, ou bien même à la famille des Parfaits. Elle s'en fichait bien de tout ça, de ces conflits qui au final ne voulaient rien dire pour elle. Tout ce qu'elle savait en cet instant, c'est que si la situation dégénérait à nouveau, elle pourrait étendre encore son influence et poursuivre ses manigances tranquillement. Car qui disait conflit disait ralentissement du retour au Pays Enchanté. Autant dire que ça l'arrangeait.

Enfin elle retira son bras d'entre les deux sœurs, sentant les tensions qui émanaient d'un peu partout, et d'un air innocent lâcha un « J'ai comme la sensation d'interrompre quelque chose... »