En cette nuit fort attrayante pour toute la misérable population de Storybrooke, Elisysse délaissa son verre au bar. C'était le troisième qu'elle buvait depuis son arrivée, en début d'après-midi. Pas qu'elle avait souhaité arriver plus tôt en ce jour, bien sûr que non, mais elle avait eu besoin de parler à son patron, son patron qui ne lui payait pas la somme convenue depuis quelques mois déjà. Et malgré ses envies de meurtre sur sa personne, elle s'abstenait de se réduire de nouveau à ce genre d'acte pour pouvoir vivre. Pour le moment, elle avait assez pour vivre très convenablement. Elle ne pouvait pas se plaindre, ce n'était pas le cas de tous ici.

Combien, se baladant dans ce bar, n'avait pas un sou ? La plupart ne pouvait que payer au jour le jour, un verre, puis deux, trois, quatre, d'interminables soirées où ils finissaient par vomir dans les toilettes à l'arrière et partir en chancelant. Ce n'était pas eux qui intéressaient Mademoiselle Hearn. Non, elle n'était pas réservée à ces personnes.

Depuis la fin de la Première Malédiction, une salle plus luxueuse mais aussi plus petite, lui était réservée. Ou du moins, était réservée aux personnes travaillant dans le même domaine qu'elle. Et les clients s'y rendant n'avaient nullement besoin de payer plus, non, seule leur apparence les faisaient entrer dans cette pièce. On faisait aisément la différence entre un bourgeois et un moins que rien.

Elisysse se leva, quittant le bar pour se diriger vers les coulisses, une porte sur la droite, que personne ne voyait réellement. Elle passa devant les miroirs et devant les deux autres filles présentes ce soir là. Ce qu'elle pouvait haïr ces glaces. Elle les aurait brisées sans aucune pitié pour ses articulations si elle s'était écoutée. Mais ils lui étaient nécessaires, pour qu'elle peigne son visage, qu'elle devienne l'Icône Dorée que les clients attendaient. Il lui fallait devenir cette autre que tous désiraient ardemment. Ce soir encore, elle serait la cible de tous les regards.

Elle passa dans la cabine, revêtant sa tenue de scène. Ce soir, elle ne danserait que langoureusement. Pas de rythme endiablé, juste une tenue noire, noire comme cette journée. Elle n’offenserait certainement pas l'un des clients par inadvertance. Son patron ne le supporterait pas. Elle enfila une robe noire, noire comme la nuit, épousant ses formes, laissant entrevoir un décolleté léger à l'avant, et la cascade de son dos à l'arrière. Ils aimeraient comme elle pouvait aimer cet habit. Dévoilant tout de même la moitié de ses jambes, la robe restait sobre mais sexy. En réalité, elle attiserait le désir de chacun, elle le savait.

Elle s'installa à son miroir, car oui, chacune en possédait un, et commença son long travail quotidien. En réalité, Elisysse possédait une beauté innée, mais elle prenait longtemps pour la mettre en valeur. Elle se considérait comme une œuvre. Elle peignit d'abords ses yeux de noir. Puis sa bouche d'un rouge sombre. Elle fixa lentement ses cheveux, posa un grillage noir devant son visage, pas pour le cacher mais pour donner envie de l'observer plus encore... Alors qu'elle s'apprêtait à poser la touche finale, un serveur passa derrière elle à toute vitesse, lui envoyant un :

« Eli, c'est à toi dans 2 minutes ! »

Une véritable usine... Alors l'Icône se leva de toute sa prestance, on sentait déjà l'excellence s'imprégner de son corps. Elle enfila des escarpins rouges comme ses lèvres, puis se dirigea vers le long couloir qui longeait la pièce pour mener à la scène. Une scène ronde mais assez grande, dont la barre avait été ôtée pour son numéro. Ce soir, ce serait un numéro unique. Elle se positionna, droite, fière, inspira doucement. Devant elle, le rideau rouge, pas moyen de deviner ce qu'il se tramait derrière. Mais elle savait qu'on l'attendait.

« Place à votre effigie, votre favorite, votre somptueuse étoile... L'Icône Dorée. »

Ce n'était qu'un murmure lointain venant de la pièce où elle se rendrait dans quelques secondes. La rideau vibra, puis se leva, alors que la lumière se jetait sur elle.

Impossible de fuir. Il était l'heure de danser.
Elle avança.

L'icône dorée

La salle était plongée dans la pénombre. Les néons, partout, étaient sources de lumières colorées. Pourtant, Elisysse ne les voyait pas. Elle était tellement habituée que plus une seule étoile ne pouvait la frapper de sa lueur. Les clients, la plupart assis à leurs tables ça et là, longèrent directement son corps de leurs yeux, sans cacher l'explicite de leurs pensées. Certains, plus que d'autres, montraient leur fascination, et une minorité encore la frappait de ce regard perverti par le désir qu'elle engendrait.

Elle contourna le grand canapé ancien, d'un cuir brun, installé là, au devant de tout ce petit monde. Temps pour elle de balayer la salle entièrement, d'un regard pétillant d'un faux aura d'envie. Elle constata avec grand étonnement que la plupart des gens riaient et semblaient de bonne humeur. Comme si aucun d'entre eux n'avait été affecté par les nouvelles du jour. Peut-être étaient-ce là des êtres pervertis par le mal, qui se délectaient de cette journée, justement. Elle l'ignorait et s'en moquait totalement. Elle gagnerait peut-être quelques pourboires, avec de la chance.

La musique débuta sur des notes graves, d'un ton instaurant une ambiance sensuelle, et là résidait le but de la chose. Alors qu'elle allait débuter à son tour la danse qui ornerait les notes, elle entendit quelque chose. Quelque chose, dans sa tête... Une voix, un murmure... Une voix qu'elle avait entendue depuis peu, mais qui avait laissé une marque étrange en elle.

« Eh bien Mademoiselle Hearn... Jolie robe. »

Que l'on s'immisce dans sa tête figea totalement la jeune femme. On ne s'était jamais permis de le faire auparavant, et pourtant, pourtant, Zelena venait de le faire. Zelena, d'ailleurs, où se trouvait-elle ? Elle la chercha, dans la pièce, oubliant presque la musique, mais sans rien laisser paraître de ses émotions nouvelles. Elle la rencontra rapidement, torturant son pendentif, un sourire en coin. Comment était-elle arrivée là ? Dans cette pièce... Et pourquoi la regardait-elle ? Elle l'ignorait. Elle ignorait tout de cette femme. Mais à présent elle savait que sa tête pouvait être espionnée, et pire encore, envahie.

Alors elle reprit pied avec la réalité. Tous les yeux étaient posés sur elle. Et si elle voulait gagner son argent ce soir, elle devait faire ce qu'elle faisait le mieux : son travail. Dans une note violente de basse, elle se laissa tomber au centre du canapé, légèrement de profil, afin de laisser sa tête entamer un très léger mouvement vers l'arrière, offrant sa nuque à la portée du monde entier. Alors que la batterie commençait un son continu et presque sombre, elle glissa sa main sur le canapé, son dos s'arqua légèrement, et elle souleva délicatement sa jambe droite pour la poser à son tour sur le sofa.

Un coup de basse, et ses yeux s'ouvrirent sur le plafond. Elle sentit la chaleur en elle. Elle sentit l'adrénaline. Elle sentit l'envie naissante. Le besoin de contact. Le désir. La violence. Mais elle remonta doucement sa jambe vers son corps pour la détendre vers le ciel, en entier, dévoilant sa souplesse indécente. Alors elle reporta son visage vers le public, dans une seconde note grave, plaquant sa main contre le matelas, et reposant presque violemment sa jambe au-dessus de l'autre, les croisant de façon sensuelle.

Elisysse attirait tous les regards... Même celui de Zelena, elle le voyait. En réalité, elle la fixait, en dansant, comme si cette danse lui appartenait... Comme si quelque chose d'imperceptible l'obligeait à la regarder en permanence... Alors elle dansa, se relevant dans une position assise, et écartant les jambes. Provocatrice. Elle laissa ses mains longer ses jambes, jusqu'aux mollets, et d'un regard plus provocateur encore remonta lentement, poitrine en avant. Et c'est Zelena qu'elle regardait, dans la pénombre rougeoyante.

« Vous désiriez voir ce que je faisais.. ? Me voilà servie sur un plateau sous vos yeux. » elle se surprit à murmurer, comme si Zelena pouvait entendre. A cet instant, un aura doré chevaucha sa crinière, et on sut qu'elle était réellement l'Icône Dorée.

L'icône dorée

Alors que la musique cessait, plongeant la scène dans le noir, elle put se relever. Elle observa la rousse, avec son sourire, la fixer dans l'obscurité. Reprenant sa respiration doucement, elle se dirigea à l'intérieur. Elle ôta le grillage qui assombrissait son divin visage, le déposa devant son miroir. La seconde fille entrait lorsque la troisième passa derrière elle avec un grand sourire.

« C'était magnifique, Eli ! Le patron va certainement t'offrir un bon pourboire ce soir ! »

Une bien belle innocence. Le patron ne lui donnerait pas un sou de plus. Mais elle ne s'en souciait plus. Ce qu'elle désirait à présent, c'était retrouver Zelena. Pour quelle raison ? Elle l'ignorait, mais elle en ressentait l'envie. Elle se leva donc, sans prendre le temps d'enfiler une tenue plus décente. Elle sortit, arrivant derrière le bar. Elle observa alors autour d'elle, mais sans savoir ce qu'elle cherchait réellement.

Elle fit quelques pas pour se diriger vers l'entrée, mais quelqu'un l'interpella, d'une voix fluide et sucrée, épousant parfaitement celle qui l'employait :

« Très belle soirée... Miss Hearn. »

Un verre lui fut offert avec son plus grand sourire. La grande et belle Zelena était en toute possession de ses moyens, en ces lieux pourtant sombres et malfamés. Alors l'Icône arqua un sourcil. Elle se demanda quel comportement adopter. Être agressive et obtenir réponses à ses questions ? Ou marcher dans son jeu et passer, peut-être, une agréable soirée ? Pour dévoiler sa décision, elle glissa ses doigts près de ceux de Zelena pour saisir son cadeau. Elle souleva le verre vers l'avant, un petit sourire se dessinant malgré elle sur le visage. Finalement, elle aimait bien être observée de la sorte... Un petit jeu sortant de l'ordinaire, une rencontre qui présageait des nouveautés dans sa vie plutôt monotone...

« Si cela veut dire que j'ai satisfait votre regard, alors il me semble que j'ai parfaitement fait mon travail. »

Et elle l'avait plus que bien fait, selon elle. Elle apporta donc le verre à ses lèvres et en but un gorgée, laissant derrière elle son rouge à lèvres, seule trace d'une sensualité gardée.

« Je ne pensais d'ailleurs aucunement vous trouver parmi les habitués... »

Elle s'adossa au bar, près de la rousse, croisant doucement les jambes, près des siennes, pour – évidemment – laisser un passage plus adéquat aux clients.

L'icône dorée

« Je ne pensais pas m'y retrouver non plus. Mais je les comprends... Votre travail est spectaculaire... Vous avez une présence admirable. » 

Un compliment qu'Elisysse apprécia plus qu'à l'accoutumée. Peut-être était-ce aussi la forme qu'avait choisi Zelena pour le prononcer. En effet, bien des compliments arrivaient à ses oreilles, en général des hommes qui tentaient de la draguer, méthode fort vaine en vue des mots qu'ils choisissaient pour exprimer leur « admiration ». Que disaient-ils, déjà ? Qu'elle était « bonne », « carrément canon », et utilisaient même des expressions telles que la célèbre « ça te dirait d'avoir un pourboire en coulisse ? ». Elle ne les comptait plus. En réalité, elle les ignorait, à présent, tout comme le brouhaha qu'ils faisaient tous autour d'elle. Elle n'avait d'yeux que pour Zelena, qui, elle, utilisait les mots les plus poétiques qu'elle n'eut jamais entendu à son propos. Elle ne répondit pas, se contentant de sourire en coin, comme seul témoignage de sa gratitude envers elle.

« Pourrions-nous sortir prendre l'air ? On... étouffe ici. » 

Elisysse remarqua soudain qu'elles n'étaient pas seules, loin de là, et qu'elle-même était peut-être habituée à son lieu de travail, mais certainement pas Zelena. Et l'idée que cette femme si élégante puisse se trouver dans un lieu si malfamé la révulsa tout à coup. Comment avait-elle pu l'ignorer auparavant ? Elle délaissa son verre, hochant simplement la tête pour se lever. En l'accompagnant vers la sortie, elle se retrouva vite stoppée par le barmaid, Siegfried, qui venait arrêter Zelena.

Ce que la Sorcière lui murmura resta totalement inconnu à la blonde, mais elle comprit que ce devait être une menace. Le comportement du pauvre homme témoignait de la chose... Il tremblotait presque et lui resservit même un verre entier sans demander un sou. Elisysse se contenta de lui faire un signe de tête en guise de remerciement, avant de filer vers la sortie, guidant Zelena. Lorsqu'elles sortirent, Elisysse prit une gigantesque bouffée d'air frais. Elle appréciait beaucoup ces moments où elle pouvait se libérer de ce milieu étouffant.

Elle se tourna alors vers Zelena, et sa tenue de scène fut plongée dans la pénombre. Elle qui d'habitude était destinée à la lumière, elle ne fut pas gênée par le nombre réduit de personnes se trouvant dans cette rue. Au contraire, elle aimait particulièrement le calme.

« Vous avez effrayé mon barmaid, vous savez. Il me servira peut-être gratuitement désormais. »

Elle eut un léger sourire amusé et porta sa tequila à ses lèvres avant de respirer de nouveau, savourant la chaleur de l'alcool en elle.

« Mais peu importe, là n'est pas la question... »

Elle observa un moment son breuvage, puis releva les yeux, sans passer par 4 chemins. Elle n'aimait pas prendre son temps pour obtenir ce qu'elle souhaitait. Son sourire s'évapora, mais on en voyait encore la trace invisible.

« Que faîtes-vous ici, Mademoiselle Miller ? J'ignorais tout de vous jusqu'à aujourd'hui, et pourtant vous semblez me connaître. Y a-t-il quelque chose que je dois savoir à votre propos qui m'échappe encore ? »

Elle savait que Zelena possédait des pouvoirs. Elle ignorait cependant si elle les avait utilisés pour avoir des informations ou si leurs passés s'étaient déjà superposés un jour. Elle souhaitait donc obtenir des réponses. Elle voulait être en toute possession de ses moyens. Et même si elle appréciait la présence de la rousse, elle préférait néanmoins savoir de qui elle s'entourait, de qui elle permettait de rentrer dans le cercle si fermé des personnes qui la connaissaient.

L'icône dorée

Zelena était charismatique, c'était indéniable. Sa présence était impressionnante, et totalement naturelle. Elisysse aurait pu, aurait du en être jalouse, comme à l'accoutumée. Elle aurait alors du vouloir prendre le dessus, montrer sa propre supériorité. Et pourtant, quelque chose faisait qu'elle ne le souhaitait pas. C'était bien la première fois que la blonde acceptait de partager. Elle ne partageait jamais. Pourquoi Zelena ? Pourquoi elle et pas quelqu'un d'autre ? Elle l'ignorait, tout bonnement.

« Je dois vous avouer que vous m'avez intriguée. Vous ne me connaissez pas et c'est ce qui m'a... disons... attirée chez vous. Je ne vous connais pas mais... j'ai quelques facilités. »

Le mystère était quelque chose d'attirant, en soi. C'était aussi pour cette raison qu'Elisysse avait été attirée par cette inconnue. Pour le moment, le mystère demeurait entier, et peut-être était-ce pour cette raison que Zelena avait toujours de l'intérêt. Mais pour combien de temps encore ? Quant aux facilités, l'Icône Dorée les avaient bien senties... Oui, il émanait une aura magique impressionnante de la rousse. Cela aussi, il était indéniable de l'avouer, était très attirant, très très attirant, pour une femme dans un tel besoin de pouvoir... Et malgré la méfiance dont elle aurait dû faire preuve, Elisysse ne parvenait pas à se raisonner... Oui, cette femme était différente. En quoi ? Elle l'ignorait encore. Mais elle le saurait bientôt.

« Je dois malheureusement vous quitter. Mais... »

Ce fut à cet instant que la Sorcière s'approcha de la blonde, se penchant à son oreille. Elle sentait la chaleur de la demoiselle à côté de son oreille. Elle sentait aussi son parfum, enivrant, bien présent, sucré et à la fois d'une force... Oh oui, Zelena avait visiblement bon goût. Elisysse se tendit tout de même. Elle se sentait pour la première fois sous la menace de cette inconnue dont elle ignorait tout. Et si elle voulait se servir d'elle ? Non, la blonde ne pouvait pas y croire... Elle souhaitait avoir une alliée de taille pour, peut-être, trouver un moyen de rendre le temps moins long et plus... sympathique. Et... Dans un autre sens, elle eut une soudaine envie de se coller à la rousse. Pourquoi cette envie soudaine... ? Elle chassa cette pensée.

« Vous aurez des réponses à vos questions si vous vous rendez à Main Street à minuit. »

Oh. Oh... Elisysse eut un léger sourire. Etait-ce là une sorte de... rendez-vous ? Elle l'ignorait. Peut-être n'était-ce là qu'une mise en scène ou peut-être même un piège, mais Zelena employait une voix si sûre et si suave que la blonde ne put que penser au contraire. Elle tourna légèrement son visage de côté, collant presque sa joue à la sienne.

« Une invitation ? Voilà qui semble intéressant... »

Elle se mit ensuite à murmurer, naturellement, sans même se demander si cela était normal.

« J'espère néanmoins ne pas être déçue... »

Elle se recula alors légèrement, restant proche mais observant les yeux de la rousse dans la pénombre.

« Mais j'imagine que je ne pourrais guère être déçue d'une femme telle que vous. »

Oh ça, elle en était même sûre. Zelena avait quelque chose de différent. Et elle découvrirait quoi.

L'icône dorée

Alors qu'Elisysse était au summum de sa puissance, Zelena prit le dessus en à peine quelques secondes, en à peine quelques centimètres. La rousse parcourut l'espace qui les séparait, se rapprochant tellement que la blonde se tendit immédiatement. Pas par peur ou méfiance, oh non... En réalité, elle ignorait même pourquoi elle se tendait tout à coup. Son regard tomba sur les lèvres, si proches tout à coup, de Zelena. Mais par réflexe, Elisysse releva immédiatement les yeux, ravalant son étrange désir.

« Il n'y a qu'une façon de le savoir... »

Un frisson parcourut l'échine de la blonde, à ces mots susurrés si prêt d'elle... Si elle avait écouté son désir actuel, elle aurait comblé l'espace encore présent entre elles... Mais elle se retint. Il aurait été indécent d'agir ainsi face à une femme si mystérieuse, connue le jour-même. Que faisait-elle ? Pourquoi ressentait-elle cela ? Elle inspira profondément alors que Zelena se reculait aussi rapidement que ce moment s'était déroulé pour elle.

Avant qu'elle ne se volatilise dans un nuage de fumée verte, Zelena lui adressa un regard chaleureux, un sourire délicieux, et une pensée dans sa tête...

« A tout à l'heure, chère Elysisse. »

Un murmure dans sa tête... Un murmure lointain et à la fois en elle... Elisysse observa un moment le vide face à elle, la ruelle sombre, et se mordit doucement la lèvre inférieure. Cette femme... Elle l'appréciait déjà. Pour son mystère, sa presque indécence, sa visible puissance... Zelena l'attirait, et cela était certainement plus fort qu'elle...

Doucement, Elisysse mit un pied dans la réalité et décida de rebrousser chemin. Elle entra de nouveau dans le bar, dans la foule, dans l'ombre. Il lui fallait changer de tenue. Il lui fallait redevenir une civile, une personne ordinaire, et qui, pourtant, avait attiré l'oeil de Zelena... Oui, cette femme était certes un mystère, mais elle avait quelque chose de plus... Quelque chose de différent.

Ne restait plus qu'à savoir quoi...