L'Inattendue Proposition | ft. Sinead O'Brien

L'Inattendue Proposition
Sinead O'Brien & Ava R. Lianson

Je vais bien. Je vais très bien. Malgré toutes les difficultés rencontrées pour arriver ici, dans cette petite ville nommée Storybrooke. Malgré l'absence de l'être le plus cher à ma vie. Malgré la solitude. Malgré les conditions de cette vie nouvelle. Evidemment, j'aurais souhaité venir ici avec tout l'argent du monde, pour m'offrir cette existence à laquelle j'aspire tant. Mais cela n'est pas si simple. Dans ce monde, il faut se battre pour le moindre billet, la moindre pièce. Il faut donner de sa personne. Et je n'en ai guère le temps. Pas pour l'instant. Pas aujourd'hui.

L'Auberge de Granny - nom étrange mais auquel je m'habitue - est confortable. Je n'ai pas à me plaindre. Il serait bien ironique de le faire... Non, je vais bien. Je commence tout juste à connaître les rues de Storybrooke. Je n'ai pas encore pris le temps, néanmoins, de connaître les habitants qui peuplent les environs. Enfin, si, une seule personne. J'aurais pu certainement connaître mes camarades de classe. Ou peut-être les jeunes des environs. Mais non, rien, personne. Peut-être ne suis-je pas non plus à leur goût, physiquement parlant, pour qu'ils envisagent de m'adresser la parole.

Enfin. Je ne suis pas attirée par la foule. Quelques connaissances pourraient me suffire. Et de toute évidence, j'ai toujours vécu dans la quasi-solitude. Cela ne m'a jamais réellement dérangé...

« Mademoiselle ? Voici votre commande. »

Je lève les yeux, fais un léger hochement de tête, pendant que la serveuse me sert. Que puis-je dire d'autre, exactement.. ? La remercier ? Peu importe les remerciements, elle fait simplement son travail. Elle est rémunérée pour cela. Cela n'a rien de sorcier, en plus. Et je ne remercierai certainement pas alors que je paie chaque jour ma chambre, et le petit déjeuner allant avec. Elle s'éloigne, ignorant totalement ce manque évident de politesse, soi disant. Qui a dit cela, d'ailleurs ?

La porte s'ouvre, faisant raisonner ce maudit grelot au bruit désagréable. Je déchire machinalement le paquet de sucre, presque agressivement d'ailleurs, mais peu importe.

« Ava ! »

La voix svelte et claire de Sinead est reconnaissable parmi toutes les autres. La blonde est peut-être la seule personne avec qui j'ai conversé et que je peux désormais appeler "Amie". Elle s'approche de moi, avec un léger sourire, ce sourire qui ne semble pas si faux. En réalité, je suppose qu'elle a vite compris quel était mon genre de fréquentation... Et s'y est adapté. Elle s'installe en face de moi, sans me demander mon avis. Elle sait visiblement comment s'y prendre avec moi.

« Je te l'ai déjà dit, appelle-moi Riley. »

"Ava" me rappelle trop mes parents adoptifs. Le dégoût inspiré par mon père a toujours surpassé l'amour inspiré par ma mère. Et puis... Marla m'a toujours appelée Riley. Comme tout le monde, en réalité. J'apprécie, au fond, de ne pas avoir à porter mon premier prénom. Et puis, mon second est bien plus agréable. A croire qu'il convient mieux à ma personnalité.